Aller au contenu

« Cette nouvelle expérience est un challenge ! »

Passionnée par les modèles aquatiques, Sandrine Fedou, est assistante ingénieure sur la plateforme Zebrafish de l’unité BRIC, qu’elle a rejoint au début de l’année. Un challenge pour cette scientifique qui a travaillé sur le modèle xénope pendant plus de 20 ans. Elle nous raconte cette évolution de carrière et son enthousiasme pour ses nouvelles missions.

Publiée le

Vous venez de rejoindre la plateforme Zebrafish en tant qu’assistante ingénieure, pouvez-vous nous raconter votre parcours ?

J’ai obtenu un baccalauréat technique au lycée Saint-Louis à Bordeaux et un BTS analyses biologiques à Paris. Durant ce BTS, j’ai eu l’occasion de réaliser deux stages : le premier, dans un laboratoire d’analyse médicale de ville et le second dans une équipe de recherche en neurosciences. Cela a été un déclic pour moi, j’ai alors su que je voulais travailler dans un laboratoire de recherche.

Suite à l’obtention d’un concours, j’ai débuté en tant qu’adjointe technique dans un laboratoire de biologie végétale à l’université Bordeaux 1, où je faisais de la recherche sur le calamondin, la tomate et le raisin. Après huit années de recherche sur les végétaux, j’ai souhaité découvrir un nouveau modèle d’étude et j’ai donc intégré l’équipe de Nadine Thézé et Pierre Thiebaud dont le modèle expérimental était le xénope. En 2019, j’ai mis mon expérience et mes compétences au profit de la plateforme XenUB qui venait d’être créée. J’ai ainsi travaillé plus de 20 ans sur le modèle xénope, en binôme avec Pierre Thiebaud qui m’a transmis son expertise dans ce domaine. Ce dernier ayant pris sa retraite en début d’année, j’ai eu l’opportunité de découvrir un nouveau modèle d’étude en rejoignant la plateforme Zebrafish. Appréciant les modèles aquatiques, je suis ravie de cette nouvelle expérience.

Quelles sont vos missions sur cette plateforme ?

Mon arrivée sur la plateforme Zebrafish étant assez récente, je suis encore en formation.

Néanmoins, l’une de mes missions principales au sein de cette équipe va être la mise en place de la technologie CRISPR Cas-9 chez le poisson-zèbre, en collaboration avec la plateforme CRISP’edit.

L’injection des molécules devant se faire à une cellule, j’apprends à maîtriser parfaitement cette technique ; cela n’a encore jamais été fait au sein de l’équipe. Par ailleurs, les embryons se divisant toutes les 30 minutes, il faut être organisé afin de pouvoir procéder à l’injection dans les temps.

Ma deuxième mission consiste en l’injection de cellules tumorales, au stade embryonnaire 48 heures après fécondation.

Je découvre de nouvelles activités que je ne connaissais pas avec le xénope, notamment les soins quotidiens comme par exemple nourrir les poissons avec l’alimentation correspondant à leur âge.  

Nous travaillons avec près de 1500 poissons sur la plateforme, répartis sur deux armoires de 50 aquariums chacune et nous y trouvons également une maternité et une maison de retraite ! En effet, lorsque la zootechnicienne constate que les poissons commencent à vieillir, elle les déplace dans un aquarium reproduisant toutes les conditions de vie en milieu naturel afin qu’ils s’y sentent bien.
Au sein de l’équipe nous élevons également les poissons-zèbres. Ainsi, nous laissons les embryons non utilisés lors des expérimentations se développer et au bout de 48h, un poisson est formé.

Ce nouveau projet est un challenge passionnant ! 

Cette nouvelle expérience est excitante ! Découvrir un nouveau modèle aquatique et de nouvelles missions est très stimulant.

Je réapprends à micro-injecter des molécules comme de l'ARN, de l'ADN ou des morpholinos, dans un œuf de poisson-zèbre à une cellule, c’est d’ailleurs toute la difficulté par rapport à l’œuf de xénope qui est plus gros, plus résistant et plus coloré.

C’est un défi, car je dispose de la technique en micro-injection mais je dois encore l’adapter à ce modèle qui est différent de celui que je connaissais.

J’ai par ailleurs reçu une formation sur le bien-être animal et l’expérimentation animale. Prochainement, je vais suivre une formation sur la « chirurgie expérimentale».

Ce petit poisson est un organisme modèle en laboratoire car il possède de nombreux atouts.

Quelles sont les qualités requises pour exercer votre poste ?

D’après moi pour travailler sur une plateforme, il faut être polyvalent, être muni d’un bon sens relationnel et d’une grande capacité d’écoute. Il faut évidemment être organisé, rigoureux et avoir la volonté de travailler en équipe.

Enfin, il faut être passionné, avoir envie de participer à l’avancée de la recherche. C’est d’ailleurs très stimulant de voir que celle-ci progresse.

Qu’est-ce qui vous plaît dans le fait de travailler sur une plateforme ?

Pour l’anecdote, il y a quelques années, on m’a proposée de travailler sur une plateforme de biologie moléculaire et j’ai refusé par peur des techniques répétitives. Mais ce n’est absolument pas le cas ! Sur une plateforme nous travaillons sur des projets tellement différents qu’il faut sans cesse avoir un œil nouveau sur nos activités.

Ces dernières années je me suis vraiment épanouie sur la plateforme XenUB, j’ai évolué humainement et scientifiquement, c’est pour cela que j’ai souhaité poursuivre ma carrière sur la plateforme Zebrafish.

Sur une plateforme, j’apprécie le contact que l’on a avec les scientifiques de tout niveau confondu, passionnés par leur travail de recherche. Au cours de ces échanges une relation de confiance s’installe entre nous, c’est motivant et gratifiant.

J’aime aussi beaucoup la complicité et le binôme qui se créé avec le responsable scientifique de la plateforme, que ce soit avec Pierre Thiebaud sur la plateforme XenUB ou avec Géraldine Siegfried sur la plateforme Zebrafish. 

Vous exercez d’autres activités en dehors de la plateforme, pouvez-vous nous en parler ?

Depuis 2020, je suis assistante de prévention et participe donc à informer les personnels afin qu’ils puissent travailler dans un environnement sain et sécurisé grâce aux procédures que nous rédigeons. Nous travaillons en groupes de travail, l’ambiance y est excellente, c’est agréable et motivant.

Aussi, j’accepte régulièrement de présenter mon métier et mon parcours à travers des manifestations scientifiques telles que Déclic, ou dernièrement, la journée « Portes-ouvertes » organisée par le département. Les retours sont toujours positifs.

Lors de mes prochaines interventions, je présenterai peut-être le poisson-zèbre !