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« Contrairement aux idées reçues, la plateforme est une structure très dynamique ! »

Alice Bibeyran est ingénieure d’étude Inserm sur la plateforme Vect’UB de TBMCore. Elle revient sur son parcours professionnel, son activité de productions de vecteurs viraux sur la plateforme technologique et ses motivations à exercer son métier.

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Quel a été votre parcours avant d’intégrer la plateforme Vect’UB ?

« Après des études techniques au lycée Saint-Louis à Bordeaux et une licence professionnelle en biologie en apprentissage à Paris, j’ai été recrutée au CNRS en 2003 par concours externe dans un laboratoire de Neurosciences Bordelais. Je me suis beaucoup investie dans ce premier poste même s’il ne correspondait pas à mes études initiales. J’avais notamment en charge la gestion de plus de 20 lignées de souris transgéniques dans des animaleries de statuts différents. Ce fut une première expérience en laboratoire de recherche fondamentale très riche en acquisition de connaissances et de compétences.

En 2007, j’ai répondu à une offre de mobilité Inserm au sein de la plateforme Vect’UB qui se développait. Après deux ans de négociations entre le CNRS et l’Inserm, j’ai été recrutée et titularisée INSERM sur ce poste. Je suis contente que cette mobilité ait vu le jour car cet emploi correspond à mon domaine d’expertise en biologie moléculaire et culture cellulaire.

En juin dernier, j’ai obtenu le concours interne d’ingénieure d'études. »

Quelles sont vos missions au quotidien ?

« Sur la plateforme Vect’UB, nous réalisons différents types de vecteurs viraux pour le transfert de gènes et je suis en charge du pôle technologique Adeno-Associated Virus (AAV). Je reçois les équipes de recherche pour discuter de leurs projets et leur proposer l’outil le plus adapté pour répondre à leur problématique scientifique. Ma mission de référente va de l’édition des devis, la réalisation de la production des vecteurs viraux, mais aussi la validation quantitative et qualitative du lot de particules et en finalité l’analyse et la transmission des résultats.

Mes missions s’étendent également d’un point de vue organisationnel tant sur les moyens techniques (responsable équipements et approvisionnements), que humains (formation étudiants) et financiers (bilan dépenses, participation à rédaction appel à projets).

Sur la plateforme nous disposons d’un outil technologique que nous modulons à façon en fonction des projets, ce que je trouve très stimulant. Avec une seule technologie, nous pouvons répondre à différentes questions dans des domaines de recherche très variés.

Par ailleurs, au sein de l’équipe nous faisons beaucoup de veille scientifique et de collaborations afin de continuer à développer notre service et toujours rester innovant et réactif. 

Au quotidien j’apprécie d’ailleurs beaucoup le travail au sein de notre équipe Vect’UB. Nos nombreux échanges quotidiens sont très importants dans notre dynamique. »

Quelles sont selon vous les qualités requises pour être ingénieure d’étude sur une plateforme ?

« Il faut selon moi avoir un bon relationnel. En effet, il faut être proche des équipes afin de bien écouter et comprendre leurs demandes puisqu’elles sont en attente de notre expertise. Par ailleurs nous interagissons avec de multiples interlocuteurs : des chercheurs, des étudiants, des ingénieurs, des médecins, des acteurs du privé…

Il faut aussi savoir faire preuve de souplesse et de disponibilité car les équipes de recherche ont des impératifs et des délais dans leurs projets.

Nous interagissons également avec d’autres plateformes de production de vecteurs viraux comme la nôtre avec lequel nous échangeons sur les protocoles afin de toujours nous améliorer. »

Avez-vous d’autres missions en dehors de vos activités de recherche ?

« J’ai pris conscience que notre activité de recherche avait un fort impact sur notre environnement et me suis donc engagée dans le groupe de travail « développement durable » du département SBM. Il est important aujourd'hui d'intégrer cette réflexion du développement durable dans notre activité de recherche. Le groupe de travail est à l'interface des tutelles, des services de l’Université de Bordeaux et de notre réalité expérimentale. Ces réflexions participatives sont à l’origine de plusieurs initiatives. Notamment un sujet auquel je suis particulièrement sensible : proposer des solutions de recyclage ou de revalorisation de nos déchets. Nous sommes toujours heureux que nos préoccupations touchent d’autres personnels et qu’ils rejoignent notre groupe !

Je pense qu’il est également important de transmettre notre passion, c’est pour cela que je suis toujours volontaire pour participer à des projets de vulgarisation scientifique. J’interviens notamment sur le dispositif Declics pour présenter mon métier dans les lycées.

Je suis également très enthousiaste concernant la journée grand public organisée par le département le 18 Novembre ! »

Un conseil à donner aux jeunes qui hésiteraient à travailler sur une plateforme ?

« Contrairement aux idées reçues, travailler sur une plateforme ne signifie pas travailler en vase clos. On pense souvent à tort que les techniques en plateforme sont assez récurrentes or ce n’est pas plus le cas qu’en laboratoire. En plateforme, nous avons la chance de travailler continuellement sur des projets uniques pour lesquels il faut toujours innover. La plateforme est une structure très dynamique ! »