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IMOTION : un laboratoire associant imagerie et cancérologie

Créé en 2016, le laboratoire IMOTION (Imagerie Moléculaire et Thérapies Innovantes en Oncologie) a pour objectif d’améliorer le diagnostic grâce à l’imagerie moléculaire et proposer des thérapies nouvelles basées sur l’imagerie et les nouvelles technologies. Franck Couillaud, directeur au CNRS, nous a ouvert les portes de son laboratoire translationnel.

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Pouvez-vous nous présenter IMOTION ?

Dans notre laboratoire, qui est une équipe d’accueil, nous essayons de faire le lien entre les besoins identifiés par les cliniciens dans le domaine de la cancérologie et les nouvelles opportunités technologiques. Je résumerai en disant que notre laboratoire est composé de deux cœurs : l’imagerie et la cancérologie.

Nous sommes 10 à travailler dans ce laboratoire qui bénéficie d’un fort ancrage clinique grâce à l’implication des cliniciens des hôpitaux Saint-André, Pellegrin et Bergonié. Actuellement, nous accueillons un étudiant de médecine en thèse travaillant sur le guidage IRM.

Nous nous occupons des preuves de concept précliniques puis nous essayons d’aller vers des études pilotes ou des essais cliniques avec les cliniciens du laboratoire.

Par ailleurs, nous avons de nombreuses collaborations concernant la partie technologique de nos travaux, cela peut concerner la physique, la chimie, la biologie, le traitement de l’image ou la modélisation. Nos collaborateurs sont pour la plupart bordelais et nous leur demandons régulièrement de concevoir des prototypes cliniques ou précliniques. Nous avons de nombreux contacts avec les chimistes de Bordeaux et ensemble nous animons la plateforme d’imagerie optique VIVOPTIC.

Nous bénéficions également du soutien local du labex TRAIL et du SIRIC BRIO puisque nous sommes intégrés dans le projet COMMUCAN.

Quels sont les types de projets menés par votre laboratoire ?

Nous avons deux types de projets dans notre laboratoire : ceux qui concernent l’amélioration du diagnostic grâce à l’imagerie et ceux qui concernent les nouvelles thérapies basées sur l’imagerie et les nouvelles technologies.

IMOTION participe à la validation de nouvelles méthodes d’imagerie et développe de nouveaux agents de contraste spécifiques pour le diagnostic des cancers.

Nous travaillons sur un premier projet intitulé « ProstaFluo» qui vise à proposer une solution pour guider par imagerie les biopsies du cancer de la prostate. On a actuellement un prototype qui est prêt à l’IBIO pour faire des essais chez l’homme, en parallèle, on a développé des modèles chez la souris. C’est un projet que nous développons en partenariat avec le CEA-Leti de Grenoble et ALPhANOV. Notre objectif à plus long terme est de convaincre les leaders pharmaceutiques de nous suivre pour le développement d’un agent de contraste pour la clinique.

Le deuxième projet que nous avons dans ce cadre-là est le projet « X-Pulse ». C’est un projet assez important, soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine et en partenariat avec les laséristes de Bordeaux ainsi qu’ALPhANOV, dont l’objectif est de produire des rayons X grâce à une excitation LASER et non plus avec une source de rayons X classique. Sur ce projet, nous apportons notre compétence en matière de modèles précliniques ainsi que sur les perspectives cliniques de dépistage du cancer du sein.

Concernant la thématique des nouvelles thérapies basées sur l’imagerie et les nouvelles technologies, notre laboratoire possède l’expertise des thermothérapies notamment ce qui est thérapie par ultrasons focalisés guidés par IRM. En effet, avant la création du laboratoire IMOTION, nous avions déjà travaillé sur ces sujets dans le cadre du laboratoire IMF, dirigé par Chrit MOONEN.

Grâce à ce passé commun, nous développons « BRIFU » qui est un projet d’essai clinique de phase 1 d’ablation du cancer du sein par ultrasons focalisés guidés par IRM. L’objectif est d’évaluer l’efficacité de l’ablathermie des tumeurs du sein, par ultrasons focalisés, sur des critères histologiques en termes de destruction de la masse tumorale par nécrose de coagulation. Un dispositif est par ailleurs disponible à l’Institut Bergonié. 

En parallèle, nous travaillons sur l’utilisation d’ultrasons focalisés chez la souris. En collaboration avec l’IHU Lyric, nous essayons de moduler le micro environnement tumoral. Une thèse sur ce sujet a été soutenue en décembre 2019 et les publications sont en cours. Les mêmes modèles biologiques sont utilisés pour évaluer le potentiel thérapeutique de l’hyperthermique (échauffement des nanoparticules magnétiques dans un champ magnétique alternatif (collaborations  LCPO et ICMCB)). 

Nous avons également mis en place un partenariat avec le CRBM de Montpellier sur un projet dont l’objectif est de développer des outils thérapeutiques à base de nanoparticules peptidiques pour un adressage de siRNA aux tumeurs cérébrales. Il s’agit pour IMOTION d’établir la preuve de concept par imagerie in vivo de l’inhibition de la croissance des gliomes.

Enfin, en lien avec tous ces projets, nous essayons d’adresser les nanoparticules directement aux tumeurs et donc de fonctionnaliser les nanoparticules avec des agents de ciblage spécifiques. 

Avec le projet de structuration des unités Inserm qui est en cours, comment va évoluer votre unité ?

Effectivement, dans les prochaines années les membres de l’équipe vont rejoindre l’équipe de Christine Varon et seront donc intégrés à la future unité BRIC. Le projet Oncosphère est également une perspective très intéressante puisqu’elle implique les acteurs bordelais des sciences et techniques qui sont nos partenaires pour les projets translationnels.