Une initiative née d’un besoin de connexion
Tout a commencé, il y a près de quatre ans, lorsqu’on a demandé à Frédéric Cantagrel s’il existait un réseau chimie-biologie à Bordeaux. « À l’époque, la réponse était non. Pourtant, nous étions nombreux à travailler à cette interface, mais chacun dans son coin, ou presque » raconte-t-il. Avec Majid Khatib, ils ont alors décidé de faire un premier pas pour la construction de ce réseau. En décembre 2022, la première journée de rencontres est organisée, visant à unir chimistes et biologistes autour de thématiques communes.
Ce premier événement donne naissance à un comité de pilotage, chargé d’organiser et de coordonner le réseau. Frédéric Cantagrel et Valérie Desvergnes s'occupent de la synthèse organique, Tristan Richard de la chimie végétale, Majid Khatib de la biologie des cancers, Mathieu Métifiot de la microbiologie et virologie, et Sandra Soukup de la neurologie, avant son départ de Bordeaux pour Bilbao.
« Nous avons rapidement vu qu’il y avait un réel intérêt. Ces rencontres ont non seulement permis d’initier des collaborations, mais elles ont aussi mené à l’obtention de trois financements RIE, obtenus par les participants de ces premières journées » précise Majid Khatib. Depuis lors, le réseau a connu une croissance constante, intégrant de nouveaux laboratoires et chercheurs à travers des journées thématiques régulières, telles que celles sur les molécules thérapeutiques en 2022, l’imagerie en 2023, et le développement de médicaments en 2024.
Un premier congrès pour structurer la communauté
En 2025, la communauté Chimie-Biologie franchit une nouvelle étape avec son premier congrès, ouvert à l’ensemble de la région Nouvelle-Aquitaine. « Notre objectif est d’élargir la visibilité du réseau et de fédérer davantage d’équipes » explique Mathieu Metifiot.
L’événement se tiendra sur deux jours : le 6 mai sera une journée classique de congrès, tandis que le 7 mai sera dédié à l’intelligence artificielle avec conférences plénières et une table ronde, suivie d’une session pratique limitée à 15 personnes.
Un réseau inclusif et tourné vers l’avenir
L’un des grands atouts de cette communauté réside dans son ouverture à tous. « Nous ne cherchons pas à diriger ou à imposer une vision unique, mais à offrir une plateforme où chacun peut trouver des collaborations et s’épanouir » insiste Mathieu Metifot. « Notre but est de faciliter les échanges, de faire émerger des synergies et d’encourager les initiatives locales ».
Défis et perspectives
Si la communauté est en pleine croissance, plusieurs défis subsistent. « Le premier, c’est d’assurer la pérennité du réseau et de maintenir la dynamique actuelle » explique Frédéric Cantagrel. Un autre enjeu est de trouver des financements et des sponsors pour soutenir les activités, notamment l’organisation du congrès.
Un point soulevé par plusieurs membres est également le manque d’une véritable plateforme de chimie au niveau local. « Nous avons des plateformes biologiques bien établies, mais l’expertise en chimie, notamment pour la synthèse de molécules et l’accès aux chimiothèques, est plus dispersée. Avoir un pôle structuré permettrait de valoriser davantage le travail des chercheurs et d’améliorer les collaborations » note Frédéric Cantagrel.
Une communauté en constante évolution
La communauté Chimie-Biologie, née du rapprochement entre chercheurs, continue de se développer en explorant de nouvelles dynamiques. Convaincus que la force d’une communauté repose avant tout sur les personnes qui la composent, les membres du réseau ont répondu avec humour à notre question sur un slogan représentatif : « Chimistes, biologistes : venez chercher votre binôme idéal ! ». Une devise qui traduit leur volonté de favoriser les échanges et d’encourager des collaborations scientifiques fructueuses pour répondre ensemble aux enjeux scientifiques actuels.
« Ce réseau a été pensé pour aider chacun à découvrir, innover et collaborer à l’interface de la chimie et de la biologie, avec des opportunités pour tous ! » souligne Frédéric Cantagrel. Et pour ceux qui hésiteraient encore, Majid Khatib ajoute avec enthousiasme : « Nos événements particulièrement conviviaux ! »
Initialement centré sur les laboratoires bordelais, le réseau s’ouvre désormais aux autres pôles de recherche académiques de la région Nouvelle-Aquitaine. Avec ce premier congrès et une volonté affirmée de structurer la recherche interdisciplinaire, la communauté Chimie-Biologie se positionne désormais comme un acteur clé du paysage scientifique régional.