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La microbiologie : une communauté de plus en plus visible

A l’occasion de la seconde édition du Microbiology Day qui s’est déroulée le 4 mars dernier et a rassemblée plus de 160 personnes, nous avons rencontré Mélanie Bonhivers, directrice de recherche CNRS dans l’UMR MFP 5234, Laure Béven, maître de conférences à l’Université de Bordeaux et chercheure dans l’UMR 1332 Biologie du Fruit et Pathologie à l’INRAE, Océane Martin, maître de conférences à l’Université de Bordeaux et chercheure à l’U1053 BaRITOn et Simon Bonabal, en deuxième année de doctorat à l’U1212 ARNA, qui ont activement participé à sa réussite.

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Des événements pour identifier cette communauté

« Une communauté nombreuse mais dispersée », c’est le constat fait par Mélanie Bonhivers, Harald Wodrich et Fabienne Rayne qui décident en 2019 de recenser la communauté des microbiologistes bordelais. Ils organisent alors le premier Microbiology Day le 20 février 2020, au Domaine du Haut Carré à Talence, dont l’objectif est d’identifier les chercheurs qui font de la microbiologie et quelles microbiologies.

Océane Martin, maître de conférences, arrivée en 2018 explique qu’elle a rapidement identifié les équipes qui travaillaient sur la thématique cancer mais qu’elle a eu plus de mal à identifier les équipes de microbiologie, « c’est pourquoi lors de la première édition en 2020, je me suis portée volontaire pour participer à celle de 2021. Cela montre la nécessité de structurer cette communauté et la rendre plus visible ». 

Fort du succès de cette première édition, un second événement a eu lieu le 4 mars 2021 en visioconférence, intégrant cette fois-ci Limoges et Poitiers. Plus de 160 participants étaient connectés lors de cette journée qui s’est clôturée par l’intervention du Pr Martin J. Blaser, microbiologiste de renom et futur Docteur Honoris Causa de l’Université de Bordeaux.

Pour Simon Bonabal, doctorant et président de l’association 2D2B des Doctorants et Docteurs en Biologie de Bordeaux, « cette journée permet aux étudiants de découvrir de nouveaux domaines en microbiologie, de nouveaux modèles mais aussi de nouvelles techniques ».

Un comité d’organisation a d’ores-et-déjà été créé pour une prochaine édition avec pour objectif d’intégrer Pau et La Rochelle mais également de nouer des liens avec des industriels de la région.

Une communauté structurée

Les microbiologistes de bordeaux sont une communauté importante présente depuis de nombreuses années à Bordeaux. Sa structuration est déjà engagée avec la constitution d’un comité de pilotage composé de 7 à 8 personnes qui sera notamment en charge de mettre en œuvre la politique scientifique mais sera également l’intermédiaire avec les tutelles.

Dans les prochaines semaines, la communauté sera dotée d’un nom et d’un logo, signe d’un développement certain et permettra une meilleure identification. Par ailleurs, la création d’un site internet dédié à la communauté de microbiologie, dans un premier temps bordelais mais à moyen terme de la Nouvelle-Aquitaine, mettra notamment en avant les technologies et les équipements disponibles ainsi que les formations en microbiologie de la région.

Dès le 27 avril prochain, le cycle de conférences dédiées à la microbiologie se met en place avec l’intervention du Pr Karim Benihoud (Université Paris-Saclay), avant de nombreux autres séminaires spécifiques à ce domaine, mais ouverts à tous.  

Les événements déjà organisés ont permis de découvrir que des champs très divers étaient concernés: la microbiologie fondamentale et appliquée de micro-organismes pathogènes, la microbiologie environnementale, les biotechnologies, la microbiologie dans le secteur agro-économique (au niveau des vignobles par exemple avec l’étude des microbiotes des sols et des procédés devinification) ou encore les études épidémiologiques ou cliniques et la biologie structurale. Les recherches en microbiologie répondent ainsi à des enjeux important d’ordre sanitaire, environnemental et économique. Pour Laure Béven, « le principal atout de la communauté repose sur sa diversité thématique et technologique ».

Ainsi, les microbiologistes sont très proches des autres communautés, à l’image d’Océane Martin impliquée également dans l’Oncosphère Nouvelle-Aquitaine ou encore Thierry Noël qui travaille également sur les champignons et le métabolisme.

« Cela nous a semblé important de faire apparaitre cette communauté de microbiologie car elle était diluée dans d’autres communautés » précise Mélanie Bonhivers.

De nombreux enseignants-chercheurs composent également cette communauté, la microbiologie étant enseignée dès la licence. Les microbiologistes se sont également impliqués dans le Grand Programme de Recherche de l’Université de Bordeaux « Frontiers of life ». 

Enfin, des collaborations sont déjà en cours suite au Microbiology Day 2020.

« Individuellement, chaque équipe a sa renommée internationale et certaines équipes collaborent déjà ensemble. Pour autant, tous les microbiologistes sont partants pour développer encore davantage les collaborations régionales et pour augmenter la visibilité de la communauté au niveau national et international. Nous sommes très optimistes quant à l’efficacité de cette structuration ! » concluent Mélanie Bonhivers et Laure Béven.