La battle : un exercice de fond et de forme
Les jeunes chercheurs et ingénieurs des départements Sciences Biologiques et Médicales, Neurocampus et de la Faculté de Droit et Science Politique ont débattu pendant presqu’une heure sur l’expérimentation animale et les méthodes alternatives. Intéressés de près ou de loin par le sujet, tous sont avant tout venus tester leurs talents d’orateurs et bénéficier d’un coaching d’éloquence et de prise de parole en public pour se préparer à ce jeu de rôle.
« C’est pour l’exercice en lui-même que j’ai décidé de participer. L’idée était de m’exposer à l’oral, de me mettre dans une situation inhabituelle pour apprendre à contrôler mon stress et être plus à l’aise par la suite » explique Laure Migayron.
Mais le sujet de l’expérimentation animale, sensible et d’actualité, n’a pas laissé indifférent nos participants, à l’image de Ribal Merhi qui commençait à faire des manipulations en expérimentation animale au moment de l’appel à candidature pour participer à la battle : « Je faisais une saisine et ne comprenais pas pourquoi tous ces éléments m’étaient demandés. La préparation à la battle et la recherche d’arguments m’a permis de mieux saisir les enjeux ».
Pour Camille Allard, c’est avant tout le sujet qui l’a intéressé : « Avec mon collègue Philippe Zizzari, nous sommes membres du comité d’éthique de l’Université de Bordeaux et nous échangeons régulièrement sur le sujet de l’expérimentation animale. Ce sujet m’attirait donc beaucoup et j’ai volontairement choisi d’être dans l’équipe des « contres » pour avoir une autre vision ». C’est également ce qu’a choisi de faire Ribal Merhi.
Des coachings pour une battle de qualité
En amont du débat, les participants ont bénéficié d’un coaching de prise de parole animé par la Fédération Française de Débat et d’Eloquence et d’un autre proposé par Delphine Charles, chargée de communication scientifique de l’Université de Bordeaux, préparant également les étudiants au concours « Ma thèse en 180 secondes ». « On nous a enseigné de nombreuses techniques pour apprendre à nous positionner, à faire le vide avant l’exercice, à contrôler nos tics, … » raconte Alexandra Lehmann.
Deux séances de coaching scientifique ont été organisées par Nathalie Aubailly, Vétérinaire, IR INSERM, Neurocentre Magendie, Coralie Genevois, AI UB, Plateforme Vivoptic, Franck Couillaud, DR CNRS, Plateforme Vivoptic, et Xavier Fioramonti, CR INRAE, NutriNeuro, Vice-Président du comité d’éthique local CEEA50. « Ces coachings étaient indispensables, ils nous ont donné de la matière, des informations auxquelles nous n’aurions même pas pensé » souligne Alexandra Lehmann.
Une expérience enrichissante pour tous
Quelques mois après, tous ne retiennent que du positif de cette expérience.
Seyta Ley-Ngardigal, qui réalise une thèse Cifre a pu mettre à profit ses nouveaux talents lors d’une réunion au sein de son entreprise où elle a dû défendre son projet : « j’ai pu me préparer aux questions pièges et reprendre toutes les clés qu’on nous avait données, même si le sujet était différent ».
L’exercice a également motivé Ribal Merhi à s’inscrire à « Ma thèse en 180 secondes ».
« Dans notre métier de chercheur, il est indispensable de parler en public, ce travail nous a permis de dépasser notre peur » ajoute Camille Allard. « Cela a également ouvert notre esprit en confrontant nos différents arguments. Mon avis n’a pas forcément changé suite à ce débat mais ma vision des choses sur le sujet de l’expérimentation animale est différente » précise Ribal Merhi.
Par ailleurs, la participation de ces jeunes chercheurs à la battle leur a permis de valider des heures de formation. « L’enseignement que nous avons reçu à l’occasion de ce débat ne nous est pas dispensé par ailleurs au cours de nos études » explique Laure Migayron. Et Seyta Ley-Ngardigal d’ajouter : « nous pouvons donc valoriser cette expérience et cette compétence supplémentaire, que tous les doctorants ne possèdent pas ».
Tous concluent en incitant d’autres jeunes chercheurs à participer à la prochaine battle, expérience enrichissante n’exigeant pas un travail intense de préparation. Laure Migayron ajoute qu’il « faut garder en tête que c’est un exercice et que le public est bienveillant », raison de plus pour participer !
Les participants à cette battle étaient Mohamed-Lyes Kaci, U1215 Neurocentre Magendie, Mélody Dufossée, U1034 Biologie des maladies cardiovasculaires, Laure Migayron, UMR 5164 ImmunoConcEpT, Laura Walz, Faculté de droit et science politique - CRDEi (droit européen et international), Ribal Merhi, UMR 5164 ImmunoConcEpT, Mélanie Martins-Pinto, UMR 5248 Institut de Chimie et de Biologie des Membranes et des Nano-objets (CBMN), Camille Allard, U1215 Neurocentre Magendie, Philippe Zizzari, U1215 Neurocentre Magendie, Seyta Ley-Ngardigal, U1211 MRGM et Alexandra Lehmann, U1312 BRIC