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Mise en lumière de la publication « ROR2/PCP a New Pathway Controlling Endothelial Cell Polarity Under Flow Conditions »

Marie-Lise Bats, MCU-PH et Pascale Dufourcq, Professeur de biochimie et biothérapie sont toutes les deux chercheurs au sein de l’Unité Biologie des Maladies Cardiovasculaires Inserm U1034 université de Bordeaux. Elles nous présentent les derniers travaux menés avec Pauline Bougaran ancienne doctorante de l’équipe, Valentin Delobel, Sébastien Rubin, Juliette Vaurs, Thierry Couffinhal et Cécile Duplàa.

Publiée le

Débutés il y a 4 ans, ces travaux menés au sein de l’équipe ont pour objectif d’étudier l'implication de la polarité cellulaire planaire via le récepteur ROR2 dans les réponses de l’endothélium au flux sanguin.

C’est donc sur le récepteur ROR2 qu’ont travaillé les chercheurs dans ce papier.

Dans un premier temps, les scientifiques ont, in vitro, modifié l’expression de ROR2.

« Le flux sanguin en générant des forces de cisaillement régule les propriétés de l’endothélium. Les cellules endotheliales s’allongent et se polarisent en fonction du flux sanguin. Nous sommes capables de mimer in vitro l’effet du flux sanguin sur l’endothélium. Nous avons donc regardé ce qui se passait dans ces cellules endothéliales quand nous sur-exprimions ROR2 ou à l’inverse lorsque nous diminuions son expression. Ce qui apparait de manière flagrante, c’est que lorsque ROR2 est sous exprimé, les cellules s’alignent moins bien et sont moins polarisées. A l’inverse, lorsque ROR2 est surexprimé, les cellules endothéliales augmentent leur polarité » introduit Pascale Dufourcq.

ROR2 a donc la capacité de favoriser cette polarité cellulaire en réponse au flux sanguin.

L’équipe de recherche a également mis en évidence dans cette publication le fait que ce récepteur était capable en contrôlant la polarité cellulaire, de contrôler la migration collective des cellules endothéliales.

« L’innovation dans ce papier, c’est que nous avons pu suivre en temps réel le comportement des cellules et mettre en évidence une corrélation entre l’expression ou non de ROR2, la polarité des cellules entre elles et ce phénomène de migration collective qui est important » poursuit Pascale Dufourcq.

« Nous avons également observé les voies de signalisation activées à l’intérieur de la cellule endothéliale qui dépendent de ROR2 : il s’agit de la voie des Rho GTPase » souligne Marie-Lise Bats.

Il s’avère que ROR2 a un effet sur les protéines de jonction cellulaire et active une voie de signalisation via la Rho GTPase Cdc42 qui régule la réorganisation du cytosquelette. ROR2 via cdc42 contrôle le remodelage des jonctions adhérentes aux pôles de la cellule et la polarisation de ces cellules.

« Nous avons aussi généré un modèle génétique de souris avec une délétion de ROR2 spécifique dans les cellules endothéliales, qui a validé les approches impliquant des expériences de perte de fonction in vitro» indique Marie-Lise Bats.

Les chercheurs ont pu ainsi montrer qu’au cours du développement de l’aorte , il y avait une modification de la polarité des cellules endothéliales et que celle-ci était corrélée à l’expression de ROR2. Enfin, in vivo, lorsque ROR2 est délété, les cellules endothéliales de l’aorte perdent leur polarité.

Cette étude a donc permis l’identification de la voie de polarité cellulaire, via le récepteur ROR2, comme un nouveau mécanisme contrôlant la polarité collective des cellules endothéliales en réponse aux forces de cisaillement induites par le flux sanguin.

Un nouveau projet démarre au sein de l’équipe. Il étudiera cette fois-ci le rôle du récepteur ROR2 au niveau de la barrière hémato-encéphalique.

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