Un réseau de soutien à des projets innovants
« NEWMOON est un réseau recherche impulsion (RRI), programme mis en place par l’université de Bordeaux suite à l’appel d’offre Grands Programmes de Recherche. Les communautés s’étant mobilisées pour répondre à cet appel GPR, l’université souhaitait accompagner cet élan et favoriser la structuration de communautés » explique Julie Déchanet-Merville, porteuse du projet.
Le programme NEWMOON (Nouveaux modèles en Oncologie) s’est appuyé sur la structuration déjà initiée par le programme Oncosphère, réseau régional de recherche en cancérologie, et se veut très interdisciplinaire. Il est dirigé par un comité de direction, composé de Julie Déchanet-Merville (ImmunoConcept), porteuse du projet, Bertrand Daignan-Fornier (IBGC) qui représente la biologie fondamentale, Violaine Moreau (BRIC) pour la partie biologie translationnelle et Jean-Luc Feugeas (CELIA) qui représente les STIM.
Le Comité de pilotage se réunit une fois par an et est composé du comité de direction, d’Alain-Pierre Gadeau (Directeur du Département SBM), de Pierre Soubeyran (Directeur de l’Oncosphère), d’Yvan de Launoit (Directeur scientifique adjoint de la section 24 au CNRS) et de Philippe Moretto (professeur de physique nucléaire, chargé de mission science et société).
Le CODIR est accompagné par une chargée de projets, Melina Abdou, qui remplace depuis quelques semaines Jean-François Bauger.
L’objectif premier de NEWMOON était l’animation scientifique, « néanmoins, l’Oncosphère et le SIRIC BRIO à l’époque, proposant de nombreuses animations, nous souhaitions éviter d’avoir une offre trop pléthorique risquant de lasser la communauté ; nous avons donc surtout misé sur le soutien à des projets prometteurs, translationnels et innovants » détaille Julie Déchanet-Merville.
Ainsi, 7 projets ont été labellisés NEWMOON. Ce sont ceux portés par Thomas Pradeu (ImmunoConcEpt) : « QUASI CANCER: The evolution of cancer in the context of multicellularity » , Audrey Gros (CHU Bordeaux) : « Deciphering Sezary Syndrome tumoral heterogeneity through bioinformatic approach SOBIO », Lucie Brisson (BRIC) : « Involvement of autophagies in tumor aggressiveness », Frédéric Saltel (BRIC) : « Interfaces T/NT in tumor progression », Charlotte Domblides (ImmunoConcEpT) : « Circulating tumor cell-myeloid cell clusters in cancer dissemination », Julian Boutin et Charles Dupin (BRIC) : « Radiation-sensitization by Chimeric Antigen Receptor Virus (CAR-V) anti-tumor gene therapy » et Clément Morgat (INCIA) : « Development of active cancer radiopharmaceuticals ».
« L’université nous encourage à faire de l’effet levier » introduit la scientifique, « nous avons donc proposé aux 7 porteurs de projet de financer une demi-bourse de thèse pour qu’ils puissent aller chercher le reste du financement, notamment auprès de la région ». Ainsi, le réseau a financé une bourse de thèse complète pour les projets n’ayant pas de co-financement région, une demi-bourse de thèse pour ceux qui avaient obtenu un co-financement, en leur allouant 30 000 euros de financement supplémentaire et pour ceux ayant obtenu la bourse complète par l’école doctorale, NEWMOON leur a alloué 50 000 euros de fonctionnement.
Dernièrement, chaque projet vient d’obtenir 10 000 euros supplémentaires.
« En parallèle de ces projets, nous souhaitions promouvoir l’émergence de nouveaux projets en cancérologie, nous avons donc lancé un appel d’offre de gratification de Master 2 en 2023. Cela a permis de financer 7 étudiants en Master 2. Cette année, l’appel d’offre comprend également le financement de 4ème années de thèse. Cette initiative a rencontré du succès car nous avons reçu une vingtaine de candidatures cette année » s’enthousiasme Julie Déchanet-Merville.
Un réseau de recherche dynamique
Le kick-off meeting de NEWMOON a été organisé en juin 2022 . Cette année vient d’être organisée une première journée de discussions sur l’interdisciplinarité le 15 mars dernier. L’objectif était d’échanger sur l’intérêt et les difficultés des recherches interdisciplinaires, source d’innovation mais parfois difficile à pratiquer : « la collaboration entre plusieurs disciplines implique de partager des points de vue, des langages et des façons de travailler différentes ; c’est ce qui en fait la richesse mais aussi toute la complexité et cela prend du temps » explique Julie Déchanet-Merville.
Cette journée donnant la part belle aux discussions était animée par Martina Knoop, Directrice de la Mission pour les Initiatives Transverses et Interdisciplinaires du CNRS. Antoine de Daruvar a quant à lui expliqué comment former les étudiants à l’interdisciplinarité à travers la présentation du CPES (Cycle pluridisciplinaire d’études supérieures) Sciences et Société, cursus spécifique de trois années associant l’Université de Bordeaux et le Lycée Montaigne. Cette formation pluridisciplinaire est fondée sur l'enseignement de disciplines généralistes, des enseignements par projet pour aborder des questions liées aux transitions et une personnalisation progressive des parcours.
Originalité supplémentaire de la journée, l’historien et sociologue Yves Gingras (professeur à l’Université du Québec à Montréal), spécialiste de la mesure de la science a fait une présentation sur l’évolution et les obstacles de l’interdisciplinarité dans l’histoire des sciences.
« Une des observations d’Yves Gingras est que l’impact scientifique des recherches (en terme de citations) augmente avec leur part d’interdisciplinarité » indique Julie Déchanet-Merville.
Après le succès de ce workshop qui a rassemblé une centaine de personnes, une seconde rencontre est prévue le 27 mai prochain, lors du workshop Targeting cell surface markers in oncology organisé par Sandrine Dabernat (BRIC) et Clément Morgat (INCIA).
Un autre workshop est d’ores-et-déjà programmé en 2025 autour de l’intelligence artificielle.
Après une structuration de 2 ans de la communauté cancer autour du RRI, celle-ci pourra répondre à un prochain appel d’offre GPR s’il est lancé ou être candidate au prochain appel d’offre SIRIC.