Ayant mis au jour cette particularité, les chercheurs vont essayer d’utiliser cette stratégie pour la thérapie et voir ce qu’il se passe si le clivage est bloqué.
Les cellules humaines n’ayant pas d’inhibiteurs pour les convertases, Majid Khatib a réalisé des tests en 2014 sur l’enzyme SPM4A de Drosophile qui n’a pas d’homologue chez les mammifères. Il s’est aperçu que celle-ci avait la capacité de bloquer toutes les convertases.
Il en conclut donc, qu’au cours de l’évolution, les inhibiteurs des convertases ont disparu. L’explication de cette disparition demeure un mystère biologique, sachant que les convertases sont impliquées dans le cancer et récemment dans le COVID-19.
En 2019, après avoir découvert que les furines vont activer des protéines impliquées dans l’expression de PD1 dans les cellules T, Majid Khatib et son équipe s’interrogent sur ce qu’il se passe si les convertases sont bloquées dans les cellules T. Ils mettent en évidence le fait que l’expression de PD1 est bloquée à la surface des cellules tumorales, c’est-à-dire qu’il n’y a plus de protéine.
Les chercheurs ont donc découvert que la furine est responsable de l’expression de PD1 dans les cellules T. En effet, l’utilisation d’inhibiteurs bloque l’expression. L’équipe possède deux brevets sur ce sujet.
La furine joue un rôle dans la réponse immunitaire anti-tumorale.
Jean Descarpentrie, qui a soutenu sa thèse en décembre dernier, a démontré le rôle des convertases dans les cellules souches cancéreuses. Cette thématique jamais abordée jusqu’à présent, a permis de mettre en évidence que les cellules souches cancéreuses ont besoin de ces convertases pour maintenir l’expression des marqueurs des cellules souches. Quand les convertases sont bloquées, il y a une diminution de leur expression.