Créée au sein des unités de recherche ImmunoConcEpT et BRIC, et administrativement rattachée à l'ADERA (Association pour le Développement de l'Enseignement et des Recherches en Aquitaine), Aquiderm est née de la volonté de structurer une activité technologique autour de la peau.
« Historiquement, notre expertise porte sur la dermatologie et la cosmétologie », explique Jérôme Rambert. Afin de clarifier la différence entre la dermatologie et la cosmétologie, Muriel Cario ajoute : « En dermatologie, on s’intéresse aux pathologies cutanées, tandis qu’en cosmétologie, on travaille sur des peaux saines pour démontrer des allégations comme l’effet anti-âge ou la protection solaire. Les mécanismes de pénétration ne sont pas les mêmes. »
Le champ d’applications plus large que ce que l’on croit
Aquiderm se distingue par son modèle organisationnel. Elle fonctionne comme une cellule de transfert, tout en conservant une dynamique de recherche et d'innovation. « Nous sommes hébergés par l’université de Bordeaux, mais nous avons notre propre fonctionnement économique. Nos prestations permettent d’assurer notre équilibre financier. C’est ce qui nous oblige à rester innovants et réactifs », souligne Jérôme Rambert. Cette organisation permet à Aquiderm de bénéficier des infrastructures scientifiques de l’université tout en agissant comme une entité opérationnelle, au service des applications concrètes.
Dans ce contexte, la diversification est essentielle. Aquiderm ne se limite plus à la peau. « Au fur et à mesure des années, grâce aux différentes sollicitations, nous avons élargi nos services à d’autres matrices biologiques. Nous avons travaillé sur des échantillons issus de la cancérologie, sur du complément alimentaire et encore sur des soins vétérinaires… » illustre-t-il.
En souriant, Jérôme Rambert se remémore un projet inattendu : « Une entreprise basée à Bayonne nous a sollicités pour tester une crème contre la dermite estivale du cheval, une forme d'eczéma dû à une allergie aux insectes. Le produit était à base d'un buisson sauvage landais et avait une odeur étrange… Une odeur boisée presque fumée si forte qu'on pensait qu'un feu s'était déclaré au labo ! »
Il poursuit : « Il fallait emballer le flacon dans plusieurs couches – un peu comme des poupées russes – pour éviter que l’odeur ne se répande. Et si par malheur une goutte touchait la peau, l’odeur restait ancrée pendant plusieurs jours, malgré les lavages répétés. Un exemple parmi d’autres des contextes variés dans lesquels s’inscrit notre expertise. »
Une approche « à façon » pour accompagner les projets
Cancérologie et vieillissement cutané, immunologie et inflammation, ingénierie tissulaire de la peau et pigmentation : les domaines d’application d’Aquiderm sont nombreux. Ce qui distingue Aquiderm, c’est aussi sa capacité à développer des tests personnalisés. « Contrairement à d'autres structures qui proposent uniquement un panel pré-défini, nous concevons nos essais selon les besoins de nos clients », précise Muriel Cario.
Cette approche sur mesure est complétée par une veille réglementaire constante. « Depuis 2004, l’utilisation d’animaux est interdite en cosmétologie. Nous avons donc mis en place des modèles in vitro pour tester les molécules, en conformité avec la réglementation européenne. Cette contrainte nous pousse à évoluer sans cesse », rappelle Jérôme Rambert.
Grâce à cette démarche, Aquiderm répond aussi bien aux besoins des industriels qu’à ceux des chercheurs académiques.
Des collaborations académiques à intensifier
Malgré son ancrage universitaire, Aquiderm souhaite renforcer davantage ses liens avec le personnel de recherche du campus. « Beaucoup ignorent que nous pouvons les accompagner sur des projets expérimentaux très variés. Il suffit de venir nous parler, comme l’a fait récemment un laboratoire de Neurocampus pour une prestation de Western blot sur des tissus cérébraux. Un simple échange permet souvent d’identifier un accompagnement possible », indiquent les responsables.
L’équipe propose une première rencontre pour évaluer les besoins techniques, discuter de la faisabilité, puis construire un devis. Elle assure ensuite un accompagnement tout au long du processus, de l’expérimentation à l’analyse des résultats.
Aquiderm se positionne ainsi comme un partenaire de confiance, capable d’adapter ses compétences à des problématiques scientifiques variées.
Contacts :
Muriel Cario – muriel.cario@u-bordeaux.fr
Jérôme Rambert – jerome.rambert@u-bordeaux.fr