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« Travailler sur une plateforme, c’est l’assurance d’œuvrer sur des sujets très variés mais aussi de s’enrichir humainement »

Ingénieur d’étude sur la plateforme de purification et d’analyse des protéines au sein du laboratoire MFP, Christophe Velours présente son expertise et les raisons pour lesquelles il a rejoint une plateforme de recherche technologique.

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Quel a été votre parcours avant d’intégrer la plateforme de purification et d’analyse des protéines ?

Dès mon plus jeune âge, j’étais résolu à poursuivre une carrière scientifique et à devenir chercheur. Après un doctorat en biochimie à Bordeaux dans lequel je développais des techniques de purification de protéines et un post-doctorat effectué à l’IECB, je me suis finalement aperçu que ce qui m’intéressait particulièrement, c’était les techniques et les technologies utilisées en biochimie et biophysique. J’ai donc complété mon expertise dans ces domaines et en janvier 2012, après avoir réussi un concours CNRS IE, j’ai commencé à Gif-sur-Yvette sur la plateforme PIM de l’I2BC (Université Paris-Saclay, CNRS), une plateforme de mesure des interactions des macromolécules.

Pendant 8 ans, j’ai acquis une expertise dans des techniques de biophysique telles que le SEC-MALS (chromatographie par exclusion de taille, couplée à un appareil de diffusion de la lumière à des angles multiples), l’ultracentrifugation analytique et le dichroïsme circulaire.

En 2020, de retour sur Bordeaux, j’ai pris la direction technique de la plateforme de purification des protéines à laquelle j’ai apporté mes compétences en biophysique, SEC-MALS, microcalorimétrie et ultracentrifugation analytique, une technique que seules une dizaine de personnes en France maîtrisent. Je vais d’ailleurs régulièrement sur Paris pour faire des expériences pour des scientifiques de mon unité, des académiques ou encore des industriels.

Après avoir été attiré par le métier de chercheur, vous vous êtes finalement orienté vers celui d’ingénieur sur une plateforme. Pourquoi ce choix ?

Je suis passionné par les techniques et la technologie. Travailler sur une plateforme c’est l’assurance d’œuvrer sur des sujets très variés mais aussi de s’enrichir humainement. En effet, nous rencontrons une multitude de personnels. Ce qui nous guide nous les ingénieurs et je dirai même les ITA en général, c’est d’aider en apportant nos connaissances pour faire avancer la science.

Au quotidien, j’ai sous ma responsabilité quatre machines de purification, un SEC-MALS et un appareil de biophysique (microcalorimètre). J’entretiens les machines, je fais des analyses biophysiques, je forme également les utilisateurs, je les encadre, les guide et les conseille pendant les analyses.  

Sur les plateformes, le métier est renouvelé à chaque projet et c’est gratifiant de voir qu’on participe à faire avancer la recherche sur de nombreux sujets divers.

Quelles sont selon-vous les qualités et les compétences requises pour exercer votre métier ?

Il faut avant tout aimer discuter avec les gens et ne pas avoir peur de constamment s’adapter, de faire évoluer sa façon de travailler en fonction des personnes qu’on rencontre, des projets. Je fais d’ailleurs beaucoup de veille technologique et bibliographique afin de rester toujours informé des dernières avancées. Et bien sûr, il faut aimer travailler à la paillasse.

Vous avez une démarche écoresponsable au sein de votre plateforme et avez mis en place une solution originale afin d’améliorer les équipements. Pouvez-vous nous en dire plus ?

En plus de gérer la qualité au niveau de mon unité, j’ai mis en place un plateau de fabrication additive. Autodidacte et passionné d’impression 3D, je répare des appareillages ou en fabrique afin d’améliorer les équipements. Les idées ne me manquent pas pour adapter mes outils de travail ou ceux de mes collègues en fonction des contraintes (vous pouvez voir certaines de mes réalisations sur le site de la plateforme).

Ma démarche écoresponsable passe aussi par la remise en état d’équipement (monochromateur, pompe d’injection externe) et la réutilisation d’appareillage qui n’étaient plus utilisés (détecteur de diffusion, fluorescence, auto-injecteur). Ainsi, en plus de diminuer les coûts (environnementaux et économiques), cette démarche me permet d’automatiser des analyses et d’offrir de nouvelles possibilités de détection.