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Zoom sur l’Unité BaRITOn INSERM U1053

Tournée vers la recherche translationnelle en oncologie, l’U1053 est dirigée depuis avril dernier par Violaine Moreau, directrice de recherche Inserm. Elle nous présente les ambitions de ce laboratoire dynamique composé de 3 équipes de recherche.

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  • Equipe 2 - Helicobacter infection: Inflammation and Cancer

    Equipe 2 - Helicobacter infection: Inflammation and Cancer

  • Equipe 3 - Oncogenesis of cutaneous lymphomas

    Equipe 3 - Oncogenesis of cutaneous lymphomas

Pouvez-vous nous présenter votre laboratoire et son objectif ?

L’unité BaRITOn, pour Bordeaux Research in Translational Oncology existe depuis 2016 et est composée de 3 équipes tournées vers la recherche translationnelle en oncologie.

Je suis co-responsable avec Frédéric Saltel de la première équipe qui s’intéresse au cancer du foie et à l’invasion tumorale avec des aspects aussi bien translationnels que fondamentaux. Nous nous intéressons beaucoup à la migration et l’invasion des cellules tumorales (notre équipe est d’ailleurs labellisée par la FRM sur cette thématique) et nous avons également développé une activité plus translationnelle avec la plateforme Oncoprot, qui nous a permis d’accentuer nos interactions avec les cliniciens associés à notre équipe.

Philippe Lehours dirige la deuxième équipe de l’unité. Celle-ci est axée sur le cancer gastrique et s’intéresse notamment à la carcinogénèse gastrique associée à une infection par Helicobacter pylori. Cette équipe dans le futur, sera dirigée par Christine Varon qui focalise ses recherches sur les cellules souches tumorales dans le cancer gastrique.

La troisième équipe, dirigée par Jean-Philippe Merlio, ancien directeur de l’unité, se concentre sur la génétique des lymphomes cutanés avec des approches très translationnelles grâce notamment à ses liens avec les services hospitaliers. Actuellement, les chercheurs de l’équipe établissent des modèles cellulaires pour les lymphomes cutanés. Ainsi, Sandrine Poglio réalise, à partir des cellules de patients, des xénogreffes dérivées de patients ou PDX. Laurence Besson-Bepoldin qui a rejoint récemment l’équipe travaille sur des modèles de culture cellulaire 3D.

Au total, ce sont près de 70 personnes dont 4 chercheurs statutaires, de nombreux PU-PH, enseignants-chercheurs, techniciens/ingénieurs et contractuels qui composent ces équipes réparties sur 3 bâtiments. 

Notre unité est dynamique puisque nous avons une forte activité d’encadrement : 13 doctorants sont actuellement dans l’unité.

 Des collaborations sont-elles en cours dans votre laboratoire ?

De nombreuses collaborations nationales ou internationales rythment la vie de notre laboratoire. Bien sûr, le CHU est un de nos partenaires les plus importants pour le cancer du foie, cancer gastrique ou lymphome cutané. Mais ce n’est pas le seul. Ainsi, nous avons une collaboration très active entre Frédéric Saltel et Frédéric Bard de l’Université de Singapour, qui co-dirigent la thèse d’une étudiante de notre unité, Manon Ros, thèse qui sera soutenue le 11 Décembre à 14h. Frédéric Bard a par ailleurs manifesté son intérêt pour rejoindre la future unité BRIC dans les années à venir.

De mon côté, j’ai de nombreuses interactions avec Jean-François Côté de Montréal. Nous avons obtenu une bourse pour qu’une de mes étudiantes en thèse, Mathilde Pinault, puisse passer 3 mois dans son laboratoire. La période actuelle étant compliquée, nous espérons qu’elle pourra partir en janvier.

Philippe Lehours collabore avec Martin J. Blaser de l’Université de New-York. L’université de Bordeaux a accepté la candidature de Martin J. Blaser pour lui remettre le titre et les insignes de Docteur Honoris Causa de l’Université de Bordeaux.

Enfin, l’équipe 3 de l’unité a également de nombreuses collaborations : Maarteen Vermeer de Université de Leiden aux Pays-Bas, Fabrice Jardin du Centre Henri Becquerel CLCC Rouen ou encore Nicolas Ortonne et Philippe Gaulard du CHU Henri Mondor.

Depuis avril 2020, vous assurez la direction de l’Unité, qu’est-ce que cela implique ?

Effectivement, depuis avril, je suis la troisième directrice de l’unité après Jean Rosenbaum et Jean-Philippe Merlio. C’est ce dernier qui m’a proposé de prendre la tête de l’unité. En effet, j’avais déjà l’expérience de cheffe d’équipe et également participé à la gestion de l’unité lorsqu’il en était directeur. En tant que cheffe d’équipe, j’avais déjà de nombreuses responsabilités, aujourd’hui, je suis devenue l’interlocutrice privilégiée des tutelles. Ayant pris mes fonctions dans le contexte de la Covid-19, il a fallu gérer le laboratoire à distance et organiser le travail, mais également, avec l’aide des chefs d’équipe, rédiger le dossier HCERES de l’Unité.

Néanmoins, nos trois équipes labellisées fonctionnent de manière autonome. La plupart des décisions concernant l’unité sont prises de manière collective avec Jean-Philippe Merlio et Philippe Lehours.

Avant de prendre la direction de l’Unité, quel a été votre parcours ?

J’ai effectué ma thèse à Strasbourg avant de rejoindre l’EMBL (European Molecular Biology Laboratory) à Heidelberg en Allemagne où je suis restée 3 ans.

J’ai ensuite été recrutée en tant que maître de conférences à Bordeaux dans le laboratoire des Facteurs de Croissance et de la Différenciation Cellulaire, dirigé par Andréas Bikfalvi, dans l’équipe d’Elisabeth Génot. Je souhaitais faire plus de recherche, j’ai donc décidé de postuler sur un poste à l’Inserm. J’ai ainsi été recrutée comme Chargée de recherche Inserm, dans l’Unité qui était dirigée par Jacques Bonnet à Haut-Lévêque, toujours dans l’équipe d’Elisabeth Génot que j’ai ensuite suivie à l’Institut Européen de Chimie-Biologie où je suis restée quelques années.

En 2007, j’ai rejoint l’unité de Jean Rosenbaum où j’ai développé une thématique plus axée sur le cancer du foie, toujours en lien avec ce qui me caractérise depuis le début de ma carrière : le cytosquelette d'actine et sa régulation par les RhoGTPases.

En 2016, Jean Rosenbaum a décidé de créer une unité plus axée sur l’oncologie translationnelle avec la fusion avec l’unité de Francis Mégraud et l’équipe de Jean-Philippe Merlio. C’est à cette époque que je suis devenue cheffe d’équipe.

En 2022, l’Unité Bariton va rejoindre la nouvelle unité BRIC qui regroupera l’U1035, l’U1029, l’U1218 et l’EA7435. Quel regard portez-vous sur cette nouvelle structuration ?

La structuration de cette future unité est une volonté, non seulement de nos tutelles, mais également des chercheurs. En effet, les chercheurs ont été et sont encore pro-actifs pour rassembler les forces de la recherche en cancérologie à Bordeaux. 

Nous connaissons les différentes équipes qui travaillent en oncologie mais nous interagissons peu ensemble. L’ambition de l’unité BRIC est de regrouper les équipes de recherche en cancérologie afin de créer de nouvelles collaborations et un environnement de travail uni.

Je pense que cette structuration est vitale pour notre visibilité nationale et internationale.  

Ce regroupement, qui bénéficie également de la structuration de l’Oncosphère, est d’ores-et-déjà une réussite puisque toutes les équipes Inserm qui font de la cancérologie ont rejoint le projet BRIC, porté par Frédéric Saltel.