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Vulgarisation scientifique : ils ont diffusé la science auprès des lycéens lors d’un DUEL

Le 16 mai dernier, Claire Rouy (BRIC), Yasmine Pobiedonoscew (BRIC), Arthur Poulet (BRIC) et Ribal Merhi (ImmunoConcEpt), doctorants du département SBM étaient aux côtés des élèves de terminale du lycée François Magendie de Bordeaux pour le premier DUEL (Débat Université Et Lycée). Ils ont débattu sur le sujet des manipulations génétiques. Ils nous racontent cette expérience et l’importance de la communication scientifique. Objectif : débattre sur un sujet de société et diffuser la culture scientifique et les avancées de la recherche auprès des lycéens.

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Vous avez accepté de participer au premier DUEL, organisé avec des lycéens. Pourquoi avoir tenté cette expérience ?

Claire Rouy : Ce DUEL (Débat Université Et Lycée) est issu des Battles qui ont été organisées à plusieurs reprises par le département SBM et auxquelles je souhaitais prendre part, pour apprendre à parler en public. Lorsque j’ai appris que DUEL était avec, et à destination des lycéens, j’ai tout de suite été séduite car je voulais participer à la vulgarisation scientifique auprès des jeunes. C’est un exercice complétement différent que lorsqu’on s’adresse à nos pairs !

Yasmine Pobiedonoscew : C’est également le fait d’ouvrir le monde de la recherche aux jeunes qui m’a intéressé. Le format du DUEL est plaisant puisque ce sont deux équipes composées de trois lycéens et deux doctorants qui se sont affrontées sur le thème de  « Pour ou contre les modifications génétiques ? ».

Arthur Poulet : De mon côté, j’avais eu l’occasion d’assister à la dernière Battle sur la fécondation in-vitro et j’avais été impressionné par la façon dont s‘exprimaient les participants. Cela m’avait donné envie de faire la même chose. Le fait qu’on bénéficie en amont d’un coaching scientifique dispensé par Béatrice Turcq et Valérie Prouzet-Mauléon (CRISP’edit et BRIC) et d’un coaching de prise de parole en public donné par « Voix Publiques » m’a motivé.

Ribal Merhi : Quant à moi, j’ai de grosses lacunes dans la prise de parole en public, je souhaitais donc bénéficier d’une formation. J’aime par ailleurs beaucoup la vulgarisation scientifique et j’ai déjà eu l’occasion de participer à une Battle et à Ma Thèse en 180 secondes, je voulais donc poursuivre sur ma lancée.

Arthur : Avec Yasmine nous sommes tous les deux diplômés du BAFA et avons donc l’habitude d’interagir avec des jeunes, mais jamais en leur parlant de science. Nous avons tous été lycéens et nous savons que rencontrer des chercheurs ou des doctorants rend les choses plus tangibles, plus réelles.

Avec cette expérience, vous avez participé à diffuser la culture scientifique et les avancées de la recherche auprès des lycéens, en aviez-vous conscience ?

Arthur : Il y a une certaine idée des chercheurs et des doctorants dans l’imaginaire collectif. La recherche est souvent vue comme quelque chose d’inaccessible. Grâce à ce DUEL, les lycéens, qu’ils soient participants ou dans le public ont pu prendre du recul et apprendre à nuancer.

Ribal : Effectivement, je pense aussi que le format du DUEL est propice à la vulgarisation scientifique.

Yasmine : Le sujet des modifications génétiques fait peur, il est donc important d’en parler pour éviter que les fake news ne se répandent. En tant que scientifiques, nous avons l’habitude de temporiser, de peser le pour et le contre, sans jamais faire de conclusion hâtive. Par exemple au début, les participants au débat faisaient l’amalgame entre CRISPR et Monsanto, ils se sont finalement rendu compte qu’il ne fallait pas tout mettre dans la même case. Comme dit Arthur, les lycéens ont pu prendre du recul car nous leur avons permis cela.

Claire : Après ce DUEL, il nous apparait encore plus important de parler de science à un public non scientifique. Nous avons notamment apporté des éléments concrets autant aux participants qu’au public mais également remis les éléments dans le contexte afin qu’ils soient compris par le public.

Comment s’est déroulée cette expérience ? Quel était votre rôle ?

Yasmine : Quelques semaines avant le débat en public, il y a d’abord eu une présentation sur les modifications génétiques par les coaches Béatrice Turcq et Valérie Prouzet-Mauléon. Nous nous sommes ensuite séparés en deux équipes : les pour d’un côté et les contre de l’autre et nous avons chacun de notre côté préparé nos arguments scientifiques pour le jour‑J. En tant que doctorant, nous sommes intervenus auprès des lycéens en apportant nos connaissances.

Ribal : Dans chaque équipe, des groupes WhatsApp ont été créés pour échanger ainsi qu’un document partagé, pour y stocker nos arguments. Nous étions là pour épauler les lycéens mais ils m’ont apporté au moins autant que je leur ai apporté.

Arthur : C’est vrai, nous avions un peu un rôle de grand frère et de grande sœur auprès des lycéens.

Yasmine : Par contre, lorsque nous avons débuté la formation de prise de parole en public, nous étions tous égaux puisque nous étions tous novices. Nous avons donc suivi la formation ensemble et réalisé les exercices.

Artur : Le jour-J du débat, il y avait vraiment un esprit d’équipe et de la stratégie !

Yasmine : Nous avions défini nos arguments en amont et savions par quel argument nous allions débuter chaque partie – le débat était structuré en 3 parties – et qui allait prendre la parole. C’était ensuite assez fluide entre nous pour se distribuer la parole au sein de chaque équipe durant le DUEL. 

Claire : Les lycéens étaient très impliqués, c’était très motivant pour les équipes. Ils voulaient comprendre et étaient investis. Je trouve que ce mélange au sein de chaque équipe entre lycéens et doctorants était très enrichissant.

Ribal : Je rejoins Claire concernant la motivation des lycéens. Pour moi qui ai fait une Battle et un DUEL, je trouve qu’il y avait une meilleure ambiance lors du DUEL et un réel investissement. C’est d’ailleurs dommage qu’il n’ait pas attiré plus de public lycéen.

Claire : A la fin du débat, les lycéens étaient contents et fiers d’eux. Le pot partagé à la suite du DUEL nous a permis de discuter de nos thèmes de recherche et d’évoquer leur avenir.

Que retenez-vous de cette expérience ?

Yasmine : Cette expérience a été très formatrice en termes d’argumentation et de prise de parole en public. Cela m’a tellement plu que j’ai décidé de suivre une nouvelle formation « Voix et gestes ». Ce DUEL m’a donné confiance pour parler en public et m’a donné envie de participer à Ma Thèse en 180 secondes.

Arthur : Je ne suis pas à l’aise quand il faut improviser, cet exercice était donc un challenge pour moi, d’autant plus difficile que divulguer une information à un grand public n’est pas un exercice évident. Tout ce qui nous a été transmis lors des coachings de prise de parole était très instructif et cela m’a motivé à participer à la première journée grand public organisée par le département le 18 novembre prochain.

Et petit plus, en tant que doctorant, nous avons bénéficié d’heures de formation !

Claire : Les séances de formation de prise de parole dispensées par « Voix Publiques » étaient très intenses mais bénéfiques. Par exemple, cela m’a notamment rassuré sur le fait qu’il était possible de prendre des pauses dans son discours, plutôt que d’hésiter. Nous avons ainsi reçu de nombreuses techniques très utiles que nous ignorions.

Ribal : Lorsque j’ai participé à ma première Battle, les coachings de prise de parole m’avaient fait remarquer certaines manies qui pouvaient parasiter mon discours. Depuis, j’essaie de mettre en application ces formations lors de mes discours ou présentations. Ce DUEL était une expérience très enrichissante et nous avons tous accepté de nous rendre disponibles à plusieurs reprises pour représenter la recherche scientifique auprès des lycéens.