4 équipes pour 4 axes de recherche
Arrivé en janvier 2021 à Bordeaux, Victor Appay a rejoint l’unité et co-dirige maintenant l’équipe 1 avec Julie Déchanet-Merville.
Celle-ci s’intéresse à la vulnérabilité du système immunitaire dans différentes conditions telles que le grand âge, l’immunosuppression associée à la transplantation d’organes ou encore dans des situations infectieuses ainsi que dans le cancer. Particulièrement axée sur l’immunité cellulaire et les lymphocytes T, une partie de l’équipe travaille également sur la transplantation d’organe et la balance tolérance/rejet et s’intéresse à la production des allo-anticorps et aux lymphocytes B.
La deuxième équipe du laboratoire, dirigée par Patrick Blanco et Marie-Elise Truchetet étudie les maladies auto-immunes et les maladies inflammatoires chroniques en se focalisant notamment sur les phases précoces de la pathogénèse de ces maladies telles que le lupus, la sclérodermie, la sclérose en plaque, le diabète... Au cours du premier mandat, Nathalie Schmitt et Vanja Sisirak ont été recruté à l’INSERM et au CNRS respectivement, et ont rejoint l’équipe 2.
Depuis le début de l’année, c’est l’équipe de Katia Boniface et Julien Sénéchal, anciennement dans l’U1035 qui a été accueillie. Ils apporte ainsi une expertise en immuno-dermatologie auparavant absente à ImmunoConcEpT.
Maya Saleh et Nicolas Larmonier co-dirigent l’équipe onco-immunologie et s’intéressent à la réponse du système immunitaire aux tumeurs. « Recrutée au cours du premier mandat d’ImmunoConcEpT, Maya Saleh, précédemment professeure à l’Université McGill, développe une thématique de caractérisation du microenvironnement immunologique dans les tumeurs. Elle travaille actuellement sur le cancer du foie et le glioblastome grâce au soutien de la Fondation ARC (contrat « Leader de demain en Oncologie »), de l’IDEX de Bordeaux (Chaire Senior) et du SIRIC BRIO. Les recherches de Nicolas Larmonier se concentrent sur le cancer du sein et le cancer du poumon. Il s’intéresse notamment aux cellules immunosuppressives dans le cancer et à leur associations avec les cellules souches cancéreuses » explique Julie Déchanet-Merville.
«Une particularité de notre Unité, c’est la quatrième équipe constituée de philosophes dirigée par Thomas Pradeu et Maël Lemoine qui travaillent en interaction avec les autres scientifiques de l’unité» détaille la directrice de l’Unité. «Récemment, ce groupe vient d’être rejoint par Jan Pieter Konsman, chercheur CNRS en Neuroscience et Fridolin Gross, physicien allemand qui développe une étude philosophique sur l’intelligence artificielle et qui a été recruté en tant que MCU. Un autre recrutement de MCU est prévu cette année ». Cette équipe, dont la spécificité est de faire de la philosophie dans les Sciences, et de la biologie et de la médecine conceptuelle, est amenée à se développer.
De nombreuses distinctions pour les équipes d’ImmunoConcEpT
Avec l’arrivée de Victor Appay, directeur de recherche Inserm et leader d’une Chaire Senior de l’Idex, au sein de l’équipe 1, celle-ci a pu obtenir sa labellisation Inserm au début de l’année 2022 en tant qu’équipe de recherche labellisée (ERL 1303). Une belle visibilité et un lien fort entre l’équipe et cette institution. « L’objectif est de faire profiter ImmunoConcEpT d’une nouvelle dimension et de pouvoir continuer à accueillir d’autres chercheurs Inserm au sein de cette Unité dynamique et attractive » souligne Victor Appay.
Hannah Kaminski, MCU-PH dans la même équipe, porte un projet qui vient d’être financé par l’Europe dans le cadre des appels d’offre Horizon Europe concernant l’analyse de la réponse aux agents infectieux. « Même si l’appel d’offre semblait assez orienté vers la COVID-19, nous avons proposé un projet sur le virus sur lequel nous travaillons depuis de nombreuses années : le cytomégalovirus et dont nous étudions les effets sur la réponse immunitaire chez le transplanté et notamment sur les lymphocytes T gamma delta » décrit Julie Déchanet-Merville.
Ce projet impliquant 23 équipes issues de 9 pays européens différents a pour but de mettre en place la 1ère cohorte européenne de patients transplantés associée à une biobanque « L’idée est de mieux comprendre la réponse de l’hôte contre ce virus chez ces patients pour proposer un meilleur suivi thérapeutique et des essais cliniques basés sur l’immuno-monitoring. Il associe des équipes très fondamentales en France, en Allemagne, en Belgique et des services cliniques dans différents pays avec un budget de 7 millions d’euros » complète Julie Déchanet-Merville.
L’équipe de Thomas Pradeu a également obtenu récemment un financement conséquent par la fondation américaine Gordon and Betty Moore, pour développer un projet sur le microbiote, l’immunité et le Cancer. Une publication de cette équipe vient également de faire la couverture du journal Trends in Cancer.
Comme autres faits marquants récents de l’unité, on peut également souligner l’identification d’un mécanisme d’activation des lymphocytes T gamma-delta par un antigène de tumeur décrit dans une publication de Science Immunology, et la caractérisation du rôle des Sélectines dans la pathogénèse du lupus publiée dans Science Translational Medicine.
Julie Déchanet-Merville, une directrice qui connait le terrain
« J’ai été recruté au CNRS en 1998 et suis devenue directrice adjointe lors de la création de l’Unité CIRID par Jean-François Moreau en 2001. J’ai été très rapidement impliquée dans le management de la recherche et les fonctions collectives. J’ai toujours été intéressée par cela et quand il s’est agi de créer l’Unité ImmunoConcEpT en 2016, il me semblait naturel d’en prendre la direction avec le soutien de mes collègues » évoque la chercheuse en immunologie.
Ayant été Impliquée dans les commissions nationales du CNRS, dans le comité scientifique national de l’ARC, de la FRM ou encore le comité régional de la Ligue contre le Cancer, Julie Déchanet-Merville connait bien le fonctionnement des institutions, tout comme le paysage de l’immunologie au niveau national.
« Dès la création de l’Université de Bordeaux en 2014, j’ai participé au conseil académique et en 2019 j’ai été chargée de mission auprès du Vice-Président Recherche pour la création des départements de recherche. Cela m’a permis d’acquérir une bonne connaissance du fonctionnement de l’Université. Il me semble indispensable, lorsque l’on dirige une Unité, de savoir comment fonctionnent nos institutions, et de bien connaître l’écosystème dans lequel on évolue pour choisir les bonnes orientations ».
Ayant relevé le challenge d’avoir été directrice adjointe puis directrice d’une nouvelle Unité, Julie Déchanet-Merville entame son deuxième mandat à la tête d’ImmunoConcEpT : « je pense qu’il vaut toujours mieux éviter de faire plus de deux mandats sur une fonction pour ne pas s’installer dans une routine. Il faudra donc identifier une personne qui voudra bien prendre la relève dans les prochaines années ! » conclut la directrice de recherche au CNRS.