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Quand prévenir devient un jeu : Jennifer Cattiaux relève le défi en trois minutes chrono

Trois minutes, une diapositive et une bonne dose d’humour: voilà les règles du jeu du concours « Ma prévention en 180 secondes », une initiative inédite pilotée par Stéphane Bernier, Conseiller de prévention du CNRS. Avec une présentation à la fois ludique et percutante, Jennifer Cattiaux, Ingénieure d’étude au sein de TBMCore et assistante de prévention, a relevé ce défi haut la main, captivant son audience tout en soulignant l’importance de la sécurité au quotidien. Retour sur une expérience entre sérieux et autodérision.

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  • Après cet exercice de la préparation d’une présentation de 180 secondes, pourriez-vous nous expliquer ce que signifie l’assistance de prévention en quelques mots ?

Être assistant de prévention, c’est un rôle essentiel et pourtant souvent méconnu. C’est quelqu’un désigné par sa direction pour conseiller sur toutes les problématiques liées à la santé et à la sécurité au travail. Cela englobe tout : la sécurité incendie, les conditions de travail, les risques psycho-sociaux… Tout ça, pour que chacun puisse travailler dans un environnement sécurisé.

Mais ce rôle ne s’arrête pas à la théorie : il implique d’évaluer les risques, de proposer des actions pour les maîtriser, et de suivre des formations spécifiques adaptées. Par exemple, je suis biologiste à la base, mais j’ai dû me former aux risques biologiques, chimiques, et à la communication. Bref, c’est un rôle polyvalent avec une mission clé : anticiper les problèmes avant qu’ils n’apparaissent.

  • Pour vous, comment s’est fait votre entrée dans ce monde de prévention ? 

Dès ma thèse, j’avais une sensibilité particulière à la prévention, notamment face aux risques biologiques. Quand j’ai intégré mon premier laboratoire, la prévention figurait déjà dans mes missions, ce qui tombait bien puisque c’était une thématique qui m’intéressait énormément. Je pense vraiment qu’il faut avoir au moins une sensibilité pour les questions de santé et de sécurité dans le collectif pour pouvoir être l’assistant de prévention. 

  • Dans votre présentation, vous comparez votre rôle à celui de Zazou dans Le Roi Lion. Mais soyons honnêtes, dans votre équipe, êtes-vous vraiment le casse-pied ou plutôt le super-héros masqué qui sauve les équipes in extremis ?

[Rires] J’aime bien penser qu’on penche davantage vers le super-héros ! C’est vrai qu’on est souvent perçus comme des « Zazou », le casse-pied qui vient pointer du doigt tout ce qui ne va pas ou bien l’empêcheur de tourner en rond. Par exemple, on entend parfois : « Mais ça fait 20 ans que je fais ça comme ça, et il ne m’est jamais rien arrivé ! »

Mais en réalité, notre rôle, c’est plus d’être ce super-héros qui agit dans l’ombre. On est là pour protéger les équipes, même si elles ne le réalisent pas toujours sur le moment. Et il faut aussi une bonne dose de créativité pour faire passer le message autrement. Parfois, un peu d’humour ou d’originalité peut faire toute la différence.

  • Justement, est-ce que cet exercice de « Ma prévention en 180 secondes » vous a inspiré de nouvelles façons d’aborder votre rôle ?

Oui, absolument ! Déjà avant ça, j’essayais de trouver des moyens créatifs pour sensibiliser les gens. Une fois, j’ai réussi à convaincre quelqu’un de porter une blouse simplement en évoquant la possibilité de ruiner son joli haut avec un produit chimique. C’est là que j’ai compris que parfois, il faut juste trouver l’argument qui marche !

Dans mon ancien laboratoire, par exemple, j’avais lancé une campagne humoristique appelée "Fashion Victim", en jouant sur les couleurs des gants latex comme des accessoires stylés pour convaincre les collègues. Ça les faisait rire, mais ça marchait !

Participer à cet exercice m’a permis de réfléchir à d’autres manières de vulgariser des messages parfois techniques ou lourds. Et ça a confirmé une chose que j’avais déjà observée grâce aux formations de prévention et communication que j’ai prises : un message passe beaucoup mieux quand il est adapté à son audience. Depuis, je prévois d’intégrer ce type de format dans la formation des nouveaux arrivants dans mon unité.

  • Votre présentation en 180 secondes : un challenge ou une libération ? 

Un peu des deux, en fait ! L’exercice était très différent de ce qu’on fait habituellement. On a eu au total trois semaines pour préparer nos textes et travailler la mise en scène et deux journées pleines avec un formateur expert en mise en scène. Ce que j’ai adoré, c’était l’aspect collaboratif : travailler avec le petit groupe de volontaires, échanger des idées, et sentir une vraie bienveillance dans les retours.

C’était aussi amusant d’aborder un sujet sérieux comme la prévention de manière plus légère. On a tous pris le parti de l’humour, et ça a donné une ambiance géniale lors des présentations.

  • Et sur scène, comment avez-vous vécu ce moment ?

Ah, monter sur scène, c’était impressionnant au début ! Un petit nœud à l’estomac juste avant, mais une fois le « top départ » donné, je suis entrée dans ma bulle. J’ai fait quelques présentations scientifiques avant, mais rien d’aussi scénique. 

  • En conclusion, pensez-vous que cette première édition de « Ma prévention en 180 secondes » pourrait continuer de mettre en place et inspirer d’autres initiatives dans le domaine ?

En tout cas, Stéphane Bernier, le conseiller de prévention de notre délégation CNRS Nouvelle-Aquitaine, aimerait que cette initiative persiste dans le temps et qu’elle dépasse les frontières de notre délégation.