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Une Unité dédiée à l’étude de la microbiologie médicale

Spécialisé en microbiologie, le laboratoire MFP (Microbiologie Fondamentale et Pathogénicité UMR CNRS – 5234) étudie les relations hôtes-pathogènes. Directeur depuis 2017, Frédéric Bringaud nous présente les équipes qui composent cette Unité et leurs savoir-faire.

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Un laboratoire d’étude de la microbiologie médicale

Le parcours de Frédéric Bringaud est quelque peu atypique puisqu’il a débuté par un BTS, avant une licence à Bordeaux et un DEA. Il effectue ensuite une thèse en parasitologie au laboratoire de Parasitologie Moléculaire (un des 2 laboratoires fondateurs de MFP) et deux ans de post-doctorat à Los Angeles où il étudie les trypanosomatides.

« Je suis ensuite revenu à Bordeaux en tant que chercheur CNRS, d’abord au laboratoire de Parasitologie Moléculaire, puis 7 années au CRMSB (Centre de Résonance Magnétique des Systèmes Biologiques de l’université de Bordeaux), avant de revenir au MFP en 2015. J’ai été nommé directeur adjoint en 2015 avant de prendre la direction du laboratoire depuis 2017, avec l'aide des directeurs adjoints Marie-Line Andreola et Thierry Noël » introduit-il.

Issue de la fusion de plusieurs laboratoires, l’Unité MFP regroupe toutes les composantes de la microbiologie médicale sur le site de Carreire à l’Université de Bordeaux.

« Nos travaux vont de la recherche fondamentale jusqu’à des applications, en passant par des études cliniques » explique Frédéric Bringaud.

Composée de quatre équipes de virologistes, deux équipes de bactériologistes, deux équipes de parasitologistes et une équipe de mycologues, l’Unité recense tout le spectre de la microbiologie médicale. Le laboratoire possède également une plateforme de purification et d’analyse des protéines qui est en plein développement.

Adossée au laboratoire MFP, la cellule de transfert de technologie Aquitaine Microbiologie est spécialisée dans les prestations et les projets de recherche et développement en microbiologie. Interface entre la recherche fondamentale et le monde industriel, la cellule exerce des activités complémentaires à celle du laboratoire MFP.

UB’L3 la plateforme de TBMCore permettant de manipuler des pathogènes de classe 3 est issu du laboratoire MFP. Cette structure permet d'étudier le cycle infectieux de microorganismes et de virus hautement pathogènes sur différents modèles cellulaires, de cribler des banques de molécules inhibitrices à visée thérapeutique ou de préparer des échantillons pour l’imagerie sur des pathogènes de classe 3.

« Nous entretenons également des liens étroits avec le CHU de Bordeaux puisqu’il y a 2 CNR (Centre National de Référence) au sein du laboratoire : un Centre National de Référence des Infections Sexuellement Transmissibles bactériennes, coordonné par Cécile Bébéar, et un Centre National de Référence des Herpès virus dirigé par Sonia Burrel. Patricia Recordon-Pinson coordonne également le Centre de Référence OMS pour la résistance du VIH aux antirétroviraux» ajoute Frédéric Bringaud.

Trois équipes du laboratoire sont labélisées Fondation pour la Recherche Médicale. Il s’agit des équipes « Spatial and temporal control of virus-host interactions (SpacVir) » dirigée par Harald Wodrich et Marie-Edith Lafon, « Mobility of pathogenic genomes and chromatin dynamics (MobilVir) » dirigée par Vincent Parissi et « Intermediate and energy metabolism of trypanosomes (iMET) » dirigée par Frédéric Bringaud.

Enfin, Rémi Fronzes, responsable de l’équipe « Structure & function of bacterial nano machines » et Nicolas Reyes responsable de l’équipe « Membrane Protein Mechanisms » ont chacun été lauréats d'une ERC en cours.

Des techniques et des outils uniques

Plusieurs techniques singulières sont développées par l’Unité Microbiologie Fondamentale et Pathogénicité.

L'équipe dirigée par Marie-Line Andreola a développé de nombreuses collaborations pour entre autres étudier des virus émergents, tels que SARS-CoV-2, dans le seul laboratoire L3 de l'UB, dont elle est la responsable scientifique.

L’équipe d’Harald Wodrich et de Marie-Edith Lafon a développé la microscopie optique en temps réel dans un laboratoire L2, qui constitue la seule structure de l'université de Bordeaux permettant l'étude en temps réel d'organismes pathogènes.

Les équipes structuralistes de Rémi Fronzes et Nicolas Reyes travaillent notamment sur les bases de la CryoEM : « Rémi Fronzes a obtenu le financement pour l'achat d'un nouveau microscope CryoEM afin de réaliser de la microscopie corrélative. Le projet qu’ils développent dans le cadre d’un Equipex, en collaboration avec Daniel Choquet (BIC), a pour objectif de corréler la microscopie optique et la microscopie électronique afin de déterminer la structure 3D d'objets in cellulo » indique Frédéric Bringaud.

Par ailleurs, Frédéric Bringaud a bénéficié d’un cofinancement de la région Nouvelle-Aquitaine et du LabEx ParaFrap, dont il est le directeur, pour acquérir un spectromètre RMN 500 MHz hébergé par la plateforme d'imagerie biomédicale (UMS3767) au CRMSB, afin d’étudier le métabolisme cellulaire et tissulaire.

Une communauté qui se structure

Le laboratoire est un bras important de la communauté des microbiologistes de la région Nouvelle Aquitaine (MicroBio-NA). Cette communauté se structure à l’échelle régionale, d’ailleurs sous l'impulsion de nombreux membres de l’Unité MFP.

Ainsi, la 4ème édition du Microbiology Day, regroupant les Universités de Bordeaux, Limoges, Poitiers, La Rochelle et Pau & Pays de l'Adour s’est tenue le 16 mai dernier au domaine du Haut-Carré, à Talence. La prochaine étape de cette structuration passe par la constitution d'un Réseau Régional de Recherche (R3) dont la demande est en cours auprès de la Région Nouvelle-Aquitaine.